Les besoins de l’enfant selon le NARM
Tu es le-la bienvenu-e- ! l’enfant a avant tout besoin de contact, de connexion, de réciprocité
5 modes adaptatifs de survie liés à la répression des besoins de base
Le petit enfant dépend totalement de ses parents pour survivre. Etant dans une phase délicate de plein développement, à peine sorti du ventre de sa mère, pour qu’il s’épanouisse, il faut que ses besoins de base soient respectés selon son stade de maturation afin qu’il se sente en sécurité et soutenu.
Quand les besoins de base des enfants n’ont pas été satisfaits, ils n’apprennent pas à reconnaître ces besoins, sont incapables de les exprimer et en arrivent souvent à se considérer comme indignes de voir ces besoins satisfaits.
D’où l’importance d’en prendre conscience même tardivement pour s’épanouir et développer la capacité à prendre soin de ses propres besoins.
Voici les plus importants, présentés dans l’ordre du développement de l’enfant. Texte inspiré du livre « Guérir les traumatismes du développement » des Dr Laurence Heller et Aline LaPierre
Le besoin de connexion, de contact
l’enfant a besoin d’être touché, tenu, peau contre peau, regardé, entendu, senti et qu’il puisse lui aussi sentir de près l’odeur de sa mère ou de la personne qui prend soin de lui, qu’il y ait un échange entre lui et cette personne : un échange de sons doux, mélodieux, de regards, tendres compréhensifs et heureux, qui disent « tu es le bienvenu-e ! » Qu’il ne soit pas isolé de longues heures ni laissé seul quand il pleure, que ses appels soient entendus : il n’a que cela pour s’exprimer. Il n’y a pas de caprice, juste un besoin vital à se faire entendre pour sa survie. Si ce besoin n’est pas honoré, peu à peu se crée une déconnexion du moi physique et émotionnel de l’enfant et une difficulté à entrer en relation.
Le besoin de syntonie, d’accordage ou harmonisation
Le besoin que les adultes se mettent sur sa longueur d’onde. Qu’ils’accordent à son rythme, à son besoin de calme et de contact, de repos et d’éveil pour qu’il s’adapte doucement à cette nouvelle vie hors de la matrice maternelle. Par exemple, que la lumière, la température, le silence, le temps de sommeil, la nourriture… ne lui soient pas imposés mais proposés et soient appropriés en qualité, quantité, au moment qui lui convient, dans la mesure du possible bien sûr. Que les parents soient capables d’apaiser l’enfant par leur propre apaisement. Cela exige adaptation et disponibilité de la part des adultes. Sinon, l’enfant se coupe du ressenti de ses manques pour ne pas trop souffrir (grâce à l’activation du SNA), éprouve peu à peu de la difficulté à identifier ses besoins et a le sentiment de ne pas mériter que ses besoins soient satisfaits. Il prendra l’habitude de mettre en priorité les besoins des autres et en tirera inconsciemment un sentiment d’injustice qui nourrira une amertume et une colère très enfouie. Il pourra même développer une fierté de n’avoir besoin de rien ni de personne !
Le besoin de confiance, de saine dépendance et d’interdépendance
Le besoin de sentir que le « caretaker » comme disent les anglosaxons, soit digne de confiance, loyal, ne le trahira pas, saura être là pour lui, régulier, fiable, sécurisant. Avoir la possibilité d’être authentique, vulnérable, de faire des expériences d’enfant, de « rater » tout en étant soutenu, tendre et « banal » sans être rejeté. Ce qui est difficile quand les enfants sont poussés à renoncer à leur besoin de dépendance et à prendre des responsabilités trop précocement. Ou bien, quand les enfants sont les confidents et meilleurs amis de parents inconscients ou poussés à être des « stars », mis sur un piédestal pour satisfaire le narcissisme de leurs parents. Ils se sentent alors petits, impuissants et pas aimables s’ils sont naturels ou vulnérables ; valorisés pour être utilisés, trahis. Ils voudront devenir ceux qui dominent toute situation. Ils chercheront à diriger.
Le besoin d’une autonomie adaptée à son étape de maturation
une liberté d’expression, de ses besoins, idées, désirs. Quand le parent impose ses choix et ses buts à l’enfant et interdit la réprobation, veut tout contrôler sans laisser les besoins s’exprimer, l’enfant prend l’habitude de se taire, de ne pas s’opposer ; il refoule son expression authentique mais il en garde une grande amertume. Il cède extérieurement, mais intérieurement, il développe une colère contre le parent et surtout envers lui-même pour s’être abandonné, avoir renoncé à lui-même et à son expression. Il lui devient impossible ou difficile de dire non sans culpabiliser et de faire ses propres choix, de fixer ses buts ou de les mener jusqu’à terme.
Le besoin de recevoir de l’amour et d’en donner
L’amour est une rencontre incarnée, ce n’est pas une pensée!
Chez les jeunes enfants, l’amour est une expérience corporelle globale. L’élan vital invite à la rencontre, à la connexion à l’autre par le corps, la main, les bras, la poitrine, les jambes… Regardez la photo ci-dessus, c’est ce qui nous touche et nous ravit dans le contact avec les petits. Si le parent est peu connecté, il ne sera pas disponible dans son corps pour accueillir et soutenir la rencontre spontanée.
En outre, chez les enfants, l’énergie sexuelle est vivante mais n’a rien à voir avec celle d’un adulte. Elle est surtout une découverte de son propre corps. Si entre 4 et 6 ans, les parents punissent ou rejettent durement l’émergence de la curiosité et de l’expression sexuelle, considérées comme honteuses, cette réaction contraint l’enfant à dissocier amour et sexualité.
De plus, dans certaines familles, l’amour est conditionnel, lié à certaines attentes, comportements, à l’apparence, à la réussite sportive ou scolaire.
Quand l’amour que porte l’enfant, en particulier vers le parent du sexe opposé, est compliqué, rejeté ou pas reconnu, l’enfant en a honte et ferme son cœur, retient son élan.
Ces blessures impactent toute future relation amoureuse et l’estime de soi.
Bien sûr, il y a bien d’autres besoins que nous avons intérêt à redécouvrir pour en prendre soin : besoin de se sentir compris et de comprendre, besoin de créativité, de coopération, de participer, besoin d’être connecté à plus grand que soi…
Mais quand les besoins de base ont été niés, ignorés, voire interdits, l’enfant développe une honte de lui -même qu’il cache ; il refoule ses besoins, il les ignore à son tour. Il se fait à lui-même ce qu’on lui a fait.
Il développe une attitude opposée, une fierté de nier ce besoin (Besoin de personne ! Même pas peur ! Trop fort ! Je vais bien, tout va bien !…) qui se structure en contre -identité, un faux « soi » pour s’adapter, pour paraître le bon petit ou le super-enfant que ses parents semblent souhaiter : il se modèle, s’autoconditionne au désir de ses parents pour ne pas être rejeté, pour appartenir.
Et continue inconsciemment de jouer ce rôle dans la vie d’adulte.
La peur d’être banni est une peur très ancienne car l’humain ne peut survivre seul. Que de compromis sont faits, combien de personnes se taisent, font semblant, disent oui quand elles pensent non, se soumettent.
Combien d’enfants terrorisés vivent dans les corps des adultes, incapables de s’affirmer sans violence et sans peur.
Le monde change, il est temps de leur tendre la main. L’adulte peut apprendre à redécouvrir cet enfant qui parfois prend toute la place, notamment dans les projections et les émotions envahissantes. Pour faire grandir des parties de soi immatures et figées.
La thérapie que je propose, incluant le Narm, peut vous aider à vous réconcilier avec vous-même, à reprendre le dialogue avec l’enfant mal heureux. Il ne s’agit pas d’entrer en guerre contre ses parents mais de voir comment aujourd’hui l’adulte que vous êtes entretient la dynamique de refoulement et d’adaptation maltraitante. Comment nous entretenons la déconnexion à Soi et à l’environnement et ainsi la dérégulation. Pour dépasser ce comportement néfaste.
Basée sur une double conscience : la pleine conscience somatique, une attention centrée sur le corps par le felt sense et la conscience des modes adaptatifs de survie, cette méthode permet un retour du système nerveux vers une plus grande cohérence et une maturation d’adulte authentique.