Le nerf vague, l’allié de la résilience 2/4

Quand il est activé, le nerf vague ventral arrête les réponses défensives exagérées et réveille des sidérations, des figements.

Donc, le SNA comprend 3 parties alternatives, une qui freine, une qui stimule et une qui bloque. Le nerf vague, (ou nerf pneumogastrique) est un conduit principal du système nerveux qui freine, le parasympathique. Il comprend, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, 2 branches qui déclenchent des comportements de freins extrêmement différents. On pourrait dans un premier temps comparer ces deux branches à 2 freins de voiture : d’un côté, un frein à pédale, doux, souple et régulier qui n’empêche pas d’avancer et de l’autre un frein à main, qui empêche d’avancer, bloque les roues et met à l’arrêt.

Le visage reçoit les énergies de la pluie et du soleil

Bien plus qu’un frein à pédale, la branche qui nous intéresse le plus aujourd’hui, le nerf vague ventral du parasympathique ventral, mérite d’être mieux connue, tant elle développe en nous ses bienfaits. C’est la plus récente en termes d’évolution.

Quels bienfaits apporte le nerf vague ventral ?

  • Il permet à l’ensemble du SNA de se calmer après un épisode de stress et de retrouver souplesse et autorégulation, il est ainsi garant de la résilience (capacité à rebondir après un grand choc). 
  • il nous aide à nous sentir vivre, à nous connecter à nous-même pour être en pleine conscience et à l’écoute de nos signaux internes, à l’écoute de nous-même
  • il nous rend curieux et vigilant, alerte et joyeux et nous ouvre à l’environnement. (Et non pas hypervigilant et en état d’alerte).
  • Il nous incite à entrer en relation avec l’entourage, à nous connecter aux autres, ce qui pour le mammifère que nous sommes est censé renforcer notre sécurité intérieure. (Face à un prédateur, on se sent plus fort en groupe que tout seul).
  • Il facilite l’échange, les interactions sociales constructives et la négociation. C’est pour cela qu’on l’appelle le système nerveux social, le nerf de la relation et du lien. (En anglais « social engagement »).
  • Quand il est en action, notre cerveau perçoit des signes de sécurité et fonctionne de façon optimale,
  • nous avons une vision d’ensemble, nous pouvons être à la fois concentré sur une action et ouvert à l’environnement
  • nous sommes confiants, mobilisés pour nos projets et savons aussi nous détendre et trouver du temps pour nous distraire.

Les humains sont conçus pour être connectés.
Après un traumatisme, le cerveau et le corps peuvent privilégier la protection plutôt que la connexion.

Bessel van der Kolk

(Le corps garde le score, 2015)

Les fonctions du nerf vague ventral

Développé chez les mammifères et les vertébrés, il a plusieurs fonctions :

  • assurer notre sécurité grâce à la neurosception (capacité à rechercher des indices de sécurité ou de danger sans impliquer les zones conscientes du cerveau)
  • percevoir l’environnement, en étant connecté aux nerfs du cou, de la gorge, des oreilles…
  • faciliter l’homéostasie :
    apaiser et réguler notre système nerveux, nos viscères, l’estomac et le diaphragme,
    calmer le cœur ou le stimuler harmonieusement , ainsi que les poumons, favorisant la respiration profonde,
    influer aussi sur la réduction de l’inflammation, le repos réparateur.
  • l’intégration dans un groupe : toutes ces fonctions facilitent la relation et l’interaction humaine. Le frein doux du vague ventral nous permet de gérer harmonieusement les conflits, de rester en lien dans l’opposition ou de restaurer le lien après une confrontation difficile.

Tous ces atouts sont des plus utiles au quotidien et en psychothérapie.

Le nerf vague ventral a un rôle primordial dans la réponse de relaxation mais son épanouissement peut être inhibé de longue date.  

Quand le système vagal ventral est inhibé, il laisse la place aux autres systèmes plus archaïques.  
Il cède d’abord la place au système sympathique hypervigilant, méfiant, qui rend « actif-sous-tension », contrôlant, compétitif ou fuyant, agressif ou évitant. En insécurité, nous nous ouvrons moins facilement, nous sommes aux aguets, de façon consciente ou pas. Nous nous déconnectons de nous-même et des autres et perdons la vision large.
Le cercle vicieux de la peur enclenche ensuite le système parasympathique dorsal, qui bloque, rend passif, soumis, impuissant, facilement impressionnable… ce qui nous rend encore plus peureux. 
Au contraire, quand il est renforcé, le nerf vague ventral module les réponses défensives qui vont réveiller des sidérations.
Le cerveau peut fonctionner dans sa totalité, le corps se dénoue, respire en cohérence avec le coeur et s’engage dans une action harmonieuse. Nous pouvons agir sainement pour nous-même et recréer des relations constructives.

Mieux comprendre le stress vous intéresse ?

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