Mon système nerveux social, mon meilleur ami ! 1/4

Mon système nerveux social, mon meilleur ami !

Mieux comprendre le stress 

Et s’il y avait en moi, dans mon corps, un système magique, qui naturellement me permettrait d’aller mieux, de me sentir heureux et uni, proche des autres et en sécurité ?

Et si je partais à sa découverte ?
C’est un système qui irrigue tout notre corps et marche automatiquement, sans que nous n’ayons rien à faire. Il est notre meilleur ami, et nous ne le connaissons pas…
Il gère notre survie ; à chaque instant, il veille, cherche à assurer notre sécurité et réagit si nécessaire.
Comme par exemple, fermer automatiquement nos paupières quand se lève un nuage de sable.

Il s’agit du système nerveux autonome (ou végétatif).

Le système nerveux autonome perçoit grâce à la neurosception tout changement dans l’environnement, s’y adapte et en conséquence, déclenche une mobilisation corporelle et émotionnelle via les hormones et les muscles, chamboulant la physiologie. Très vite, il détecte si ce changement est une bonne opportunité ou une menace. Et, que la menace soit une dispute avec quelqu’un que l’on aime ou un accident de voiture, la réaction du SNA est plus ou moins la même, variant selon l’intensité du danger. Un peu, beaucoup, passionnément…

Connaître et sentir le fonctionnement du SNA peut nous aider à augmenter notre conscience de ses différents états en nous-même, à comprendre leur « bonne intention » (toujours notre survie) et à apprendre à les réguler pour élargir le champ des possibles.

Le mot « neurosception » décrit les processus neurobiologiques impliqués dans la perception de la sécurité, du danger ou de la menace de mort, provenant du monde interne, extérieur ou dans la relation. Ce mot a été créé par le Pr Stephen Porges.

Vous avez peut-être appris que le SNA était composé de 2 systèmes, un qui pousse à agir, le sympathique, et un autre qui incite au repos, le parasympathique. En fait, il est beaucoup plus riche et subtil et comprendrait 3 systèmes. En effet, le nerf vague est la composante principale du système parasympathique qui freine et les recherches récentes, indiquent que ce nerf comprend 2 branches donc 2 systèmes. Le nerf vague permet la communication entre nos deux cerveaux et avec l’intestin. Le nerf vague est le plus long des nerfs crâniens, il s’étend du tronc cérébral jusqu’au système digestif en passant par tous les organes viscéraux, d’où son nom « errant, vagabond ». Il explique l’efficacité des méthodes « corps-esprit »

Un système d’adaptation hiérarchique 

En effet, selon la théorie polyvagale développée par le Dr Stephen Porges et son équipe, le système nerveux autonome (SNA) s’est développé lors de l’évolution de l’humain tout comme le cerveau et comprend 3 parties qui réagissent chacune à leur tour selon ce qui se passe dans notre environnement, tout cela à notre insu ; 3 parties pour 3 systèmes :

Quand nous sommes en sécurité : le nerf vague ventral du système parasympathique ventral,

système le plus récent, est en fonction et facilite une action tranquille, confiante, il permet le lien, le jeu, la relation, la curiosité, la négociation et la créativité. Essentiel pour le stress, il nous apaise si on est contrarié. Il permet une détente profonde et renforce notre sentiment de sécurité et d’empathie. Nos émotions sont agréables, gérables et nous soulagent. Nous aimons la vie !

Quand il y a inconnu ou risque : le sympathique entre en jeu,

un système qui nous mobilise, nous prépare à l’action pour fuir ou s’opposer. Il est très important car il nous permet de nous défendre, de nous mettre à l’abri mais il est très épuisant à la longue car il nécessite une grande énergie. Les émotions intenses sont liées à cet état et peuvent être la joie et la bonne surprise et aussi la mauvaise surprise, le chagrin, la peur, la colère, le dégoût.  Très activé, il peut nous rendre violent.

Quand le danger est extrême et impossible à éviter, on se sent piégé, sans issue. Le parasympathique dorsal

entre en fonction et nous démobilise, il nous paralyse et a un effet d’anesthésie. Pour inhiber toute action, il bloque les deux autres parties du SNA. Nous entrons en mode « robot ou pantin » et ressentons peu, ni émotion, ni sensation. Une sorte de fausse neutralité ou de passivité face à ce que nous vivons. Ça ressemble à du calme, mais ça n’en est pas du tout. Ce serait plutôt le feu sous la glace.

Dans une journée, nous passons régulièrement d’un état à l’autre.
Voici un exemple de la vie quotidienne.
Si quelqu’un nous parle très durement, voici les réponses (réactions) adaptatives possibles selon notre tendance générale, nos croyances, notre passé, notre état du moment et l’enjeu de la relation :

Si notre système parasympathique ou vague ventral est bien développé, nous allons certes être surpris, marquer un temps d’arrêt, (petite activation sympathique) puis nous stabiliser et maintenir la relation en continuant de regarder la personne et en l’écoutant. Nous allons chercher à la comprendre en questionnant ou en répondant posément, trouver des arguments, tout en restant maître de nous-même. Notre respiration sera profonde et notre cœur régulé. Nous garderons un sentiment de sécurité intérieure. Et si à un moment, nous nous énervons, nous saurons nous en rendre compte, laisser passer la vague et retourner facilement à un état plus stable. L’émotion passera. Nous aurons confiance dans notre capacité à prendre du recul et à ne pas prendre personnellement cet évènement. L’affrontement ne nous dérangera pas plus que ça, nous pourrons facilement « lâcher prise ». S’il y a un malentendu, il sera aisément réparé. Mais si la personne en face monte en activation ou si la conversation devient perturbante ou perd en clarté, notre SNA va passer dans le mode suivant.

Si le SNA perçoit la conversation comme dérangeante ou menaçante, il va passer dans l’état sympathique et selon le niveau d’activation, la respiration va devenir courte et rapide, le cœur va se mettre à battre plus vite, nos bras et jambes vont bouger. Nous allons nous sentir forcé de réagir, ne plus pouvoir facilement écouter l’autre. Un crescendo va se dérouler dans le corps et selon nos schémas, nous pouvons nous lever ou hausser le ton, changer de pièce ou répondre sèchement, détourner le regard ou envoyer un « regard qui tue ».  En un instant, nous allons nous opposer à ce qui se passe et parfois même subtilement rejeter cette personne, la mépriser. Soudainement, nous nous souvenons de tout ce que cette personne a fait ou dit de désagréable dans le passé. Ensuite si rien n’est clarifié, nous serons enclin à nous méfier d’elle et à ruminer. Quand l’activation devient incontrôlable, nous pouvons même partir ou devenir violent, verbalement ou physiquement. Plus notre vague ventral est sous développé, plus nous avons tendance à passer directement dans ce mode relationnel. Le but intime était de se faire comprendre, le résultat est une distance relationnelle. Le sympathique ne sait pas écouter, il veut se défendre et se protéger avant tout.

Enfin, si la situation devient ingérable ou si nous avons tendance à bloquer nos émotions et réactions, le SNA passera en parasympathique dorsal. Rester de marbre, retenir sa respiration et se sentir impuissant, sans pouvoir répondre, voilà les effets de cet état. Nous allons ressortir de cette conversation en état de choc, nous sentant seul voir désespéré. Emmuré, nous allons couper toute relation ou faire comme si de rien n’était, nous ruer sur un dérivatif ou une addiction.
Seule une boule au ventre et des machoires serrées nous rappelleront qu’il s’est passé quelque chose…

Si dans le passé, nous avons subi un évènement similaire mal digéré, notre réponse biologique va être encore plus rapide, automatique et peu adaptée à l’instant présent.  Ce sera une réponse par défaut.
Ce fonctionnement hiérarchique du SNA peut bien sûr être modulé. Ainsi, dans le jeu, le sympathique et le parasympathique ventral sont actifs ; dans la méditation ou la détente, les parasympathiques ventral et dorsal…

Pourquoi la théorie polyvagale est-elle principalement renommée et appliquée dans les thérapies psychosomatiques ?

Parce que 80% des fibres du nerf vague communiquent du corps vers le cerveau et seulement 20% du cerveau vers le corps.

Ainsi, même si le SNA est autonome, une fois que l’on connait son fonctionnement, on peut l’influencer à notre plus grand bénéfice au quotidien et en thérapie. Notamment dans les psychothérapies somatiques issues de la Somatic Experiencing®, le modèle-Narm®, Soma Embodiment®, ISP, EmotionAID® ou même en EFT.

⃰Le nerf vague ventral a été identifié par Le Dr. Stephen Porges, (scientifique distingué de l’Institut Kinsey et Professeur de psychiatrie à l’université de Caroline du Nord) qui a révélé l’importance de la cohérence cardiaque et a développé la Théorie Polyvagale. Son travail et celui de Peter Levine, fondateur de la Somatic Experiencing® méthode de psychothérapie du trauma en lien avec le corps et s’accordant aux trois parties du système nerveux autonome, apportent un véritable espoir dans le monde des traumatismes.

Les fibres du nerf vague communiquent du corps vers le cerveau

80% des fibres du nerf vague communiquent du corps vers le cerveau et seulement 20% du cerveau vers le corps

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